Donzelli, Grazzi, Gallo, De Mattei, Piangiamore, Leotta, Ruffo, Piccolo, Sciaraffa, Inverni
COLLETTIVA 5 + 5
Vernissage
17
May
2018
31
Jul
2018

 

 

Le propos de cette exposition collective est simple sans être anodin.

Il a été demandé à cinq artistes qui collaborent depuis longtemps avec la Galerie Italienne – et qui, même à travers leurs singularités, en reflètent la ligne directrice – d’inviter cinq autres plasticiens pour mettre en scène une série de dialogues à deux voix. Chaque artiste a invité un ami dont les œuvres se rapprochent significativement des siennes, et plus précisément autour de problématiques particulières ou de thèmes proposés pour l’occasion.
De cette manière, les commissaires de l’exposition sont les artistes eux-mêmes, ce qui était chose courante lors des première et deuxième avant-gardes et qui, même plus récemment, a souvent donné lieu à des expériences et des événements remarquables, plus libres et plus originaux.
Maurizio Donzelli rejoint Aldo Grazzi sur un sujet diaphane et immatériel tel que la figure de l’ange. Le premier propose ainsi quelques Mirrors inédits où émergent d’un font vert de changeantes formes prismatiques. De son coté, Grazzi, artiste aux intenses et délicats lyrismes plastiques et spirituel, montre une pièce sur le thème de Tobie et l’Ange d’une extrême gracilité et une Annonciation à peine perceptible dans le bleu profond de la toile.
Le thème qui réunit les travaux de Pietro Ruffo et Donato Piccolo touche à l’énergie du mouvement circulaire, au sens littéral et métaphorique, au carrefour entre la dimension historique, humaine et sociale, et celle des phénomènes de la nature. Ruffo présente trois grands tondos, réalisés au moyen de figures dessinées et découpées dans du papier millimétré, qui sont autant de visions rappelant les anciens et contemporains tumultes des révoltes sociales. L’œuvre de Piccolo est l’un de ses écrins de verre au cœur duquel un dispositif sophistiqué génère un ouragan miniature.
L’interaction des significations entre les œuvres des deux artistes, pourtant paradoxales, est d’une singulière efficacité esthétique.


Alessandro Sciaraffa a choisi pour parèdre Paolo Inverni, concentrant l’attention sur la lumière et le regard. Son travail présente un grand panneau mural recouvert d’un vernis réflecteur dont la configuration catadioptrique, permet d’entrevoir la forme sous un certain point de vue, ou grâce au flash d’un déclencheur photographique qui suspend dans l’allégorie d’un instant de félicité, une seconde de vision individuelle. Les toiles conceptuelles d’Inverni montrent, sur de grands aplats noirs, des lignes jaunes représentant les directions des regards de personnages présents sur les plus célèbres toiles du Louvre.
Alessandro Piangamore a impliqué Renato Leotta dans son questionnement sur le temps suspendu et sur le sens culturel et idéologique du rapport aux matériaux. Ses panneaux sculpturaux, qui maintiennent un équilibre pictural particulier, sont constitués de couches de ciment dans lesquelles sont plongées des fleurs fraîches. Le résultat final induit un équivoque court-circuit esthétique entre la solidité de l’élément de construction et la fragile et fugace délicatesse de la nature.


Le travail photographique de Leotta, un photogramme sur papier au sel d’argent, est une fascinante vision d’aiguilles de pin, en plein ciel, tombant silencieusement vers le sol.
Enfin voici Giuseppe Gallo et Michela De Mattei. Leurs travaux résonnent en contrepoint dans l’élaboration raffinée picturale et plastique. Gallo présente des peintures à l’encaustique, aux pigments jaunes, acryliques ou naturels, au cœur desquelles apparaissent en suspension les éléments de son répertoire pictural habituel, comme par exemple, le Philosophe et d’autres silhouettes de figures classiques.


De Mattei, qui depuis toujours s’efforce à analyser les relations entre l’humain et la nature, offre, à l’inverse, une série de fragiles et éthérées natures mortes, mises en formes au moyen de fibres de figuier de barbarie et d’aluminium.


La cohérence générale de l’exposition s’articule ainsi de deux façons : d’une part d’une compatibilité générale entre tous les artistes qui ont contribué au fil du temps à créer le climat culturel de la galerie, et de l’autre côté l’affinité que chacun d’eux a trouvée avec celui qu’il a invité. Peut-être alors peut-on, par syllogisme, en déduire que, sous certains aspects, il y a aussi des relations – imprévues – entre tous.

 

Francesco Poli

© Paul Nicoué, Galerie Italienne
Big Circle Riot's, 2017
Pietro Ruffo

Encre, aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

Diamètre: 245 cm

Rivolta circolare est, 2018
Pietro Ruffo

Encre, aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

Diamètre: 190 cm

Rivolta circolare ovest, 2018
Pietro Ruffo

Encre, aquarelle et découpes sur papier marouflé sur toile

Diamètre: 190 cm

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Ieri ikebana 130420181, 2018
Alessandro Piangiamore

Béton, fleurs et métal, 141 x 101 cm

 

Ieri ikebana 130420183, 2018
Alessandro Piangiamore

Béton, fleurs et métal, 141 x 101 cm

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La Félicità, 2018 - Alessandro Sciaraffa

Papier, pigment réfléchissant, lumière, 272 x 272 cm, 2018;

La Vierge à l’Enfant avec saint Étienne, saint Jérôme et saint Maurice. Tiziano Vecellio, dit Titien. Vers 1520, 2018

Huile et acrylique sur toile de lin, 110 x 137 cm

Adorazione dei Re Magi. Anonimo napoletano. Sec. XV, seconda metà, 2017 - Paolo Inverni

Huile et acrylique sur toile de lin, 70 x 66 cm, 2017.

La balançoire. Auguste Renoir. 1876, 2018 - Paolo Inverni

Huile et acrylique sur toile de lin, 92 x 73 cm, 2018.

Le Mariage mystique de sainte Catherine, devant saint Sébastien. Antonio Allegri dit Corrège. 1526-1527, 2018 - Paolo Inverni

Huile et acrylique sur toile de lin, 104 x 100 cm, 2018.

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Natura Morta (object 1, 2, 3, 4), 2018 - Michela de Mattei

Texture de figue de barbarie et aluminium, dimensions variables, 2018.

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