Lorsque la pluie viendra
1 MARS - 6 AVRIL 2024
VERNISSAGE : 29 FÉVRIER À PARTIR DE 18H30
Aussitôt que l'idée du Déluge se fut rassise,
Un lièvre s'arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l'arc-en-ciel à travers la toile de l'araignée.
Oh ! les pierres précieuses qui se cachaient, − les fleurs qui regardaient déjà. [...]
Depuis lors, la Lune entendit les chacals piaulant par les déserts de thym, − et les églogues en sabots grognant dans le verger. Puis, dans la futaie violette, bourgeonnante, Eucharis me dit que c'était le printemps.
− Sourds, étang, − Écume, roule sur le pont, et par dessus les bois;− draps noirs et orgues, − éclairs et tonnerres − montez et roulez; − Eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges.
Car depuis qu'ils se sont dissipés, − oh les pierres précieuses s'enfouissant, et les fleurs ouvertes ! − c'est un ennui ! et la Reine, la Sorcière qui allume sa braise dans le pot de terre, ne voudra jamais nous raconter ce qu'elle sait, et que nous ignorons.
Arthur Rimbaud, « Après le déluge » (Les Illuminations, 1872-1875)
Ambivalente, parfois prophétique et destructrice, d'autres fois attendue et salvatrice, la pluie est résolument un changement.
Que pourrait-il rester après le déluge ?
Sous forme de sculptures, totems, bas-reliefs muraux et de fontaines, Rémy Pommeret imagine des animaux engloutis, émergents, disparaissant ou se métamorphosant. Ornés de bulles d'écume ou de perles, ils dévoilent un moment flottant, de stase, propice à la fantasmagorie.
Rémy Pommeret, né en 1995 et diplômé de l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy, révèle pour cette première exposition monographique sa vision fantasmée d'un futur après l'humain à travers la réalisation de nouvelles œuvres en céramique qui viennent compléter son bestiaire onirique.